Le Nil cherche un nouveau pharaon

by Jack

Le Nil cherche un nouveau pharaon
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le lendemain 24 débutera dans la ville égyptienne historique de Alexandrie la dix-septième édition du Championnat du Monde Juniors avec le match qui opposera l’équipe hôte avec Trinité et Tobago. A priori jeu peu brillant et qui d’une certaine manière confirme que ce sera un tournoi pour le moins étrange. Une fois de plus, la FIFA a une fois de plus montré sa petite taille en programmant une Coupe du monde U20 en tout début de saison européenne et en générant une polémique qui ne favorise en rien le sport dont elle est censée s’occuper. Au cas où quelqu’un n’aurait aucune idée, nous rappelons que le problème se pose car dans le calendrier international convenu à l’époque par la FIFA et les représentants des clubs, les compétitions internationales de football de base n’apparaissent pas, donc en principe les équipes ne seraient pas obligées de donner à leurs joueurs pour ces événements (quelque chose qui arrive avec les équipes seniors). L’année dernière, il y avait déjà plus que des mots sur le différend des Jeux olympiques de Pékin lorsque Schalke-04, Werder Brême et Barcelone Ils ont fait valoir leurs droits devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui a fini par donner raison aux clubs. Bien qu’en fin de compte les acteurs impliqués (Rafinha, Diego Ribas et Léo Messi) ont fini par disputer le tournoi olympique avec leurs équipes nationales, l’affaire a mis en évidence la nécessité de s’attaquer une fois pour toutes au problème du calendrier et a servi de précédent pour que cette année, avant la célébration de cette Coupe du monde U20 et étant donné qu’aucun des progrès ont été réalisés en la matière, les clubs se sentent encore plus légitimes à empêcher leurs jeunes stars de se rendre sur les terres du Nil.Dans cette situation, chaque fédération nationale est confrontée à une décision difficile, puisqu’elle est contrainte de choisir entre affronter les équipes appelant leurs meilleurs footballeurs de moins de 20 ans ou essayant d’apaiser les esprits de ceux qui paient les joueurs en appelant une sélection quasi consensuelle et avec moins de potentiel. On trouve ici des exemples pour tous les goûts, de la position classique de la Fédération anglaise de ne convoquer aucun joueur appartenant à l’équipe première de son club à celle prise par la RFEF, qui a choisi de prendre la meilleure équipe possible à risque pour être plongé dans une âpre polémique qui donne déjà ses premiers soubresauts. Pendant ce temps, loin d’essayer de calmer les eaux, la FIFA menace d’une décision unilatérale d’obliger les clubs à transférer tous leurs joueurs dans leurs équipes nationales respectives, et en attendant de nombreux footballeurs (qui sont encore des enfants de moins de vingt ans) ne savent toujours pas où et avec qui ils joueront ces quatre semaines.
Mais le affaire des convoqués n’est qu’un des nombreux aspects qui assombrissent un championnat qui s’annonce encore plus mouvementé que celui disputé aux Emirats Arabes Unis en 2003, disputé lui aussi en milieu de saison. Le fond du problème réside dans la désignation du lieu, Egypte, dont les caractéristiques climatiques conditionnent grandement le choix des dates de la dispute du championnat. Bien que les sites (Le Caire, Ismaïlia, Suez, Alexandrie et Port-Saïd) soient situés dans le nord du pays, avec un climat plus méditerranéen que le sud torride, des températures estivales, sans être excessivement élevées, ils déconseillent de tenir un tournoi de ces caractéristiques, avec de nombreux jeux concentrés en quelques jours. Alors si le championnat ne peut pas se tenir l’été car la météo n’est pas propice et qu’en cours de saison les clubs ne sont pas obligés de libérer leurs joueurs (ce qui ternira sans doute le tournoi), la question est évidente : pourquoi organiser une Coupe du Monde U20 en Egypte? La bonne réponse ne pouvait être proposée que par Joseph Blattermais je l’agrémenterais sûrement de justifications quasi poétiques sur la nécessité d’universaliser le football ou de leur donner l’opportunité de grandir et de montrer qu’ils peuvent aussi organiser des événements de ce type dans des pays habituellement éloignés des grandes scènes du football mondial.
La réalité plus prosaïque nous parlerait de jeux de pouvoir, de faveurs dues et de problèmes monétaires. De cette façon, nous comprendrons également une autre des polémiques de cette Coupe du monde, qui n’a pas causé tant de remous médiatiques mais qui a aussi ses miettes et qui touche aussi directement l’équipe espagnole. L’une des fonctions des championnats du monde juniors, masculins et féminins, est de servir de banc d’essai à la FIFA pour de nouvelles mesures censées améliorer le football, et cette fois, ils vont expérimenter un nouveau type de gazon synthétique qui théoriquement améliore les performances des surfaces artificielles précédentes. Un gazon qui ne sera installé qu’au stade Al-Salem du Caire (sur l’image), le cadre dans lequel l’Espagne jouera les matchs de la première phase. En dehors de cette circonstance, il n’y aurait rien de nouveau ou d’étrange (déjà lors de la Coupe du Monde U-17 en Finlande 2003, le gazon artificiel a été essayé pour la première fois dans un tournoi de la FIFA) si ce n’étaient les appréhensions générées par le fait que le la plus haute instance dirigeante du football mondial n’homologue que quelques constructeurs avec lesquels elle a des accords exclusifs, et qui se chargeront d’installer ces terrains sur toute la planète. Beaucoup d’argent en jeu et, comme d’habitude, très peu d’informations et moins de transparence.

Au-delà des absences qui peuvent survenir de joueurs de haut niveau, sur le plan strictement sportif le tournoi est marqué par le non-classement de l’actuel champion et principal dominateur de la catégorie ces dernières années (5 titres sur les 7 derniers), Argentine, qui a étonnamment chuté dans le sub’20 sud-américain disputé en février. Aussi, d’autres classiques comme La France, Japon ou Mexique ils n’ont pas non plus pu obtenir leur billet pour l’Egypte : nos voisins n’étaient pas au Championnat d’Europe U19 2008 car ils ont été battus par Italie dans le tour Elite, les Japonais sont tombés face à leur ennemi juré Corée du sud dans le Championnat d’Asie et les Mexicains n’ont pas pu battre Costa Rica et Trinité et Tobago dans leur groupe des moins de 20 ans de la CONCACAF. Sans l’albiceleste, de nombreuses dynasties aspirent à occuper le trône devenu vacant : Brésil, Espagne, Uruguay, Nigeria, Ghana et Allemagne, plus l’outsider typique qui arrive en forme en Egypte, devrait a priori se battre pour la victoire. Mais évidemment ils ne seront pas seuls, et bien d’autres viennent en Egypte pour être des témoins exceptionnels (en principe) de son sacre. Pour des sélections comme Venezuela, Afrique du Sud ou Émirats Arabes la palme est déjà en terres égyptiennes, mais nul doute qu’ils se battront pour prolonger leur séjour au pied des pyramides. Au sein de cette joyeuse clique composée d’équipes débutantes, de pays qui reviennent après de longues années d’absence et d’équipes qui n’ont jamais dépassé le stade de la simple troupe, le cas de Tahiti, la première équipe de l’Océanie insulaire à se qualifier pour une compétition de football de la FIFA. Mené par l’ancien gardien français Lionel Charbonnier (Champion du monde en 1998), les Tahitiens ont coulé un Nouvelle Zélande qui est également incapable de régner en Océanie bien qu’il se soit affranchi de la tyrannie de Australieet atteint un classement historique qui servira au moins à mettre la note exotique au tournoi, et qui sait s’il causera quelques bouleversements (pour notre bien, espérons que non, puisqu’ils sont tombés dans le groupe des Espagne et contre eux nous débuterons le 25). Au niveau individuel, les joueurs aiment Égal (leader théorique de l’équipe d’Espagne après la blessure de Bojan), le Brésilien Julienl’allemand Sukuta-Pasu (sur l’image), l’uruguayen Nicolas Lodeirole Nigérian Rabiu Ibrahim ou le Ghanéen Ransford Osei Ils essaieront de donner le meilleur d’eux-mêmes pour être consacrés comme les pharaons de cette nouvelle ère. Dans une terre si chargée d’histoire, de mythes et de légendes, le Sphinx, avec sa figure flagrante, imperturbable au fil des siècles (à l’exception de cet incident malheureux avec les troupes napoléoniennes, qui a probablement quelque chose à voir avec l’élimination précoce des Français) sait déjà qui est choisi. Dans neuf jours, nous, simples mortels, qui osons perturber son repos éternel avec nos dilemmes footballistiques, commencerons à dissiper les doutes.

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