Les moteurs à combustion ont leurs jours comptés, et bien que des délais précis n’aient pas encore été établis dans de nombreuses géographies, les multiples mouvements visant à limiter leur mobilité montrent assez clairement que, plus ou moins, mais leur fin a déjà commencé à être écrite. Et, au moins à première vue, cela semble être une décision assez positive, cependant, en soi, ce n’est pas suffisant pour atténuer l’impact du moteur sur l’environnement.
L’Associated Press rend compte aujourd’hui de l’accord conclu au Parlement européen, qui propose d’interdire la vente de voitures neuves à moteur à combustion à partir de 2035. Une mesure qui a été accueillie avec une grande joie par les groupes écologistes, mais qui, comme prévu, s’est déjà heurtée à quelques résistances de la part du secteur automobile, qui considère que les plans de déploiement de l’État et des infrastructures n’ont pas été pris en compte lors de la prise de cette décision.
Bien que cette initiative du Parlement européen soit importante, cela ne signifie pas que la décision est prise et qu’elle est irréversible. Il doit encore être approuvé par les États qui composent l’Union européenne. Cela, bien sûr, peut conduire à un désaccord important entre ceux qui ont déjà fait des progrès substantiels dans l’adoption de la voiture électrique, et un autre comme l’Allemagne, dont l’industrie automobile pourrait souffrir si le veto est finalement imposé à la vente de moteurs à combustion à partir de 2035. Qui plus est, on peut imaginer que le lobby aura déjà commencé à travailler pour reporter la date.
Le principal problème de l’industrie automobile en Europe est que il a fallu trop de temps pour commencer à travailler sur la motorisation électrique, et inutile de le dire si l’on parle de moteurs à hydrogène. Ils ont encore 13 ans pour boucler ce parcours, mais force est de constater qu’il est extrêmement long et complexe. Les moteurs à combustion ont été la clé de cette industrie pendant des décennies, ils n’auront donc d’autre choix que de se réinventer.
La suppression des moteurs à combustion est-elle suffisante ?
C’est en fait la grande question que nous devons nous poser. Il est vrai que le saut vers l’énergie propre est une obligation morale envers les générations futures, et tout progrès dans ce sens doit être salué. Le problème, cependant, est que la transition des moteurs à combustion vers les voitures électriques ne se traduit pas nécessairement par une consommation d’énergie propre.
Il y a quelque temps, une photographie est devenue virale dans laquelle on pouvait voir une voiture électrique connectée à un générateur électrique alimenté au diesel. Un générateur qui consomme de l’énergie pour fonctionner, de l’énergie pour charger les batteries de cette voiture, et en plus de l’énergie qui est perdue dans le processus. Ce véhicule, dans ces conditions, était plus polluant qu’une voiture classique. Et si une bonne partie de la demande énergétique aujourd’hui satisfaite par les énergies fossiles, celle des moteurs à combustion, passe à l’électricité sans l’augmentation des sources d’électricité propres… l’effet pourrait être néfaste.
Ne vous méprenez pas sur ce que je dis, je ne suis pas contre le fait de mettre une date de péremption sur les moteurs à combustion, le problème est que l’alternative électrique doit encore faire pas mal d’étapes dans de multiples directions, et que celui qui, à bien des égards, sera la véritable révolution, l’hydrogène, aura encore besoin d’au moins deux décennies pour atteindre le niveau de maturité nécessaire.