Association Droit de la famille et des successions
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Par Regina Beatriz Tavares da Silva*
Il n’y a pas de support juridique ou psychanalytique pour l’attribution d’une pension en cas de dĂ©cĂšs d’un amant, avec la rĂ©partition respective en fonction du conjoint survivant et des enfants mineurs ou handicapĂ©s du dĂ©funt.
- Considérations initiales
Le Tribunal fĂ©dĂ©ral (STF) a attribuĂ© une rĂ©percussion gĂ©nĂ©rale Ă la question 529 : « PossibilitĂ© de reconnaissance juridique d’une union stable et d’une relation homo-affective, avec la rĂ©partition consĂ©quente de la pension de dĂ©cĂšs », dans l’Appel extraordinaire (RE) 1.045. 273/SE.
Le dĂ©bat porte sur la reconnaissance ou non des droits Ă la sĂ©curitĂ© sociale par rapport Ă une mancebia concurrente d’un syndicat stable.
En RE, il est allĂ©guĂ© qu’une relation dite « parallĂšle » peut produire des effets de sĂ©curitĂ© sociale et concomitants avec ceux d’une union stable prĂ©existante qui s’est Ă©teinte par le dĂ©cĂšs du partenaire.
L’Association Droit de la famille et des successions (ADFAS) agit en tant qu’amicus curiae, dont les arguments, dans l’exercice de sa fonction dans le processus, seront exposĂ©s dans cet article.
Lors de la premiĂšre partie de l’audience de jugement, tenue le 25 septembre 2019, trois votes ont Ă©tĂ© exprimĂ©s pour le rejet du recours, par le rapporteur de justice Alexandre de Moraes, le juge Ricardo Lewandowski et le juge Gilmar Mendes, sur la base de l’impossibilitĂ© constitutionnelle et infraconstitutionnelle de reconnaissance. de deux unions stables concomitantes et, par consĂ©quent, de l’inexistence de droits Ă la sĂ©curitĂ© sociale dans les relations parallĂšles.
La divergence a Ă©tĂ© ouverte par le ministre Edson Fachin qui, accompagnĂ© des ministres Luis Roberto Barroso, Rosa Weber, Carmen LĂșcia et Marco AurĂ©lio, a votĂ© pour l’attribution des droits de sĂ©curitĂ© sociale au concubinage, qui, dans le langage populaire, est la mancebia.
Si des effets de sécurité sociale sont attribués à une relation de mancebia, la pension de décÚs sera répartie au prorata entre la veuve, les enfants mineurs ou handicapés et un amant du défunt.
La 1Ăšre sĂ©ance de jugement Ă©tait en personne et, jusqu’Ă la date de la derniĂšre rĂ©vision de cet article, la 2Ăšme sĂ©ance est prĂ©vue le 11 dĂ©cembre 2020, dans un jugement virtuel et non tĂ©lĂ©phonique.
On s’attend Ă ce qu’il y ait une emphase pour que le jugement puisse contenir des dĂ©bats et ĂȘtre regardĂ© par la sociĂ©tĂ© non seulement au BrĂ©sil, mais aussi dans d’autres pays. AprĂšs tout, le jabuticaba brĂ©silien, une fois citĂ© par le ministre Luis Roberto Barroso, un fruit typique qui porte l’idĂ©e d’originalitĂ© ou d’idiosyncrasie, sera prĂ©sent dans ce jugement, surtout si des droits sont attribuĂ©s aux amoureux. Une autre figure de style du ministre Luis Roberto Barroso doit ĂȘtre rappelĂ©e, celle du « point en dehors de la courbe », car le BrĂ©sil sera le seul pays en dehors du systĂšme monogame occidental et d’une grande partie de l’Est. AprĂšs tout, la bigamie est une sorte de polygamie.
- La décision de la Cour de justice de Sergipe attaquée par la RE 1.045.273/SE
RE 1.045.273/SE a Ă©tĂ© formĂ© contre l’arrĂȘt de la Cour de justice de Sergipe (AC 5802/10), dans lequel un homme a demandĂ© la reconnaissance d’une union stable pour recevoir la pension de dĂ©cĂšs laissĂ©e par un autre homme dĂ©cĂ©dĂ©, et, en la mĂȘme pĂ©riode rĂ©clamĂ©e, le dĂ©funt avait dĂ©jĂ une union stable lĂ©galement reconnue avec une personne de sexe fĂ©minin. Le V. Le jugement de la Cour de Sergipano a clairement soulignĂ© qu’une relation homo-affective Ă©quivaut Ă une relation hĂ©tĂ©rosexuelle tant qu’une union stable est Ă©tablie, et les droits de sĂ©curitĂ© sociale ne peuvent ĂȘtre attribuĂ©s Ă ceux qui maintiennent un concubinage dĂ©loyal. Le rĂ©sumĂ© de l’arrĂȘt du TJ/SE peut ĂȘtre citĂ© :
APPEL CIVIL – SĂCURITĂ CONSTITUTIONNELLE, CIVILE ET SOCIALE – PENSION DE DĂCĂS – RELATION HOMOAFFECTIVE – POSSIBILITĂ DE RECONNAISSANCE AVEC STATUT SYNDICAL STABLE, Y COMPRIS AUX FINS DE BĂNĂFICIER DE LA PRESTATION DE SĂCURITĂ SOCIALE – NON-EXISTENCE DE LA PROCĂDURE CCCF ABSENCE DE JUGEMENT DISPOSITION JURIDICTIONNELLE â DANS CE CAS, L’UTILISATION DES MĂTHODES INTĂGRATIVES DE LA LOI, Y COMPRIS L’ANALOGIE â L’INTELLIGENCE DE L’ART. 4E DU LICC – APPLICATION DES PRINCIPES DE LA DIGNITĂ DE LA PERSONNE HUMAINE, DE L’ĂGALITĂ ET DE LA NON-DISCRIMINATION ENTRE LE SEXE – UNE HYPOTHĂSE DIFFĂRENTE EMPĂCHE LA RECONNAISSANCE DE LA RELATION HOMOAFETIVE TELLE QU’EXIGE PAR L’APPEL – L’APPEL DE L’APPEL DE L’APPEL D’APPEL EXISTANT DANS UNE PĂRIODE CONCOMITANTE – CONCUBINATO INJUSTE – INADMISSIBILITĂ PAR LE SYSTĂME JURIDIQUE DE LA PATRIE, DONT LE SYSTĂME N’ADMET PAS LA CO-EXISTENCE DE DEUX ENTITĂS FAMILIALES, AVEC DES CARACTĂRISTIQUES DE PUBLICITĂ, DE CONTINUITĂ ET DE CONTINUITĂ AVEC CONTINUITĂ ET DURABILITE DU BU MINAS – SĂCURITĂ APPELS CONNU ET FOURNI – VOTE A L’UNANIMITE. (TJSE, 1Ăšre chambre civile, AC 5802/10, juge rapporteur Suzana Maria Carvalho Oliveira, j. 22/03/2011).
- Les incomprĂ©hensions du retentissement gĂ©nĂ©ral sur l’union homosexuelle
La répercussion générale a été signée par le ministre Ayres Britto dans les termes suivants :
CONSTITUTIONNEL. CIVIL. SĂCURITĂ SOCIALE. UNION STABLE HOMOAFFECTIVE. MARIAGES STABLES CONCOMITANTS. PRĂSENCE DE LA RĂPERCUSSION GĂNĂRALE DES QUESTIONS CONSTITUTIONNELLES DISCUTĂES.
Les questions constitutionnelles faisant allusion Ă la possibilitĂ© de reconnaissance lĂ©gale d’une union stable homo-affective et Ă la possibilitĂ© de reconnaissance lĂ©gale d’unions stables concomitantes ont des rĂ©percussions gĂ©nĂ©rales. (STF, Complet, ARE 656.298-SE, juge rapporteur Ayres Britto, j. 03/01/2012).
C’est alors qu’a commencĂ© le premier malentendu du STF, car en appel, peu importe que la relation parallĂšle soit homo ou hĂ©tĂ©rosexuelle, puisque le sujet traitĂ© est le concubinage ou la mancebia. Qu’il soit homo ou hĂ©tĂ©rosexuel, le requĂ©rant Ă©tait l’amant du dĂ©funt.
Incidemment, cette erreur dans le menu susmentionnĂ© est impardonnable car, le 5 mai 2011, le STF avait dĂ©jĂ reconnu la possibilitĂ© d’Ă©tablir une union stable entre deux hommes ou deux femmes dans l’ADPF 132 et l’ADIn 4277, alors ce ne serait pas le cas. appropriĂ© de rediscuter devant la mĂȘme Cour si la relation entre deux personnes du mĂȘme sexe pouvait ou non constituer une union stable.
On est plus Ă©tonnĂ© de voir que le menu amĂšne Ă la question suivante : une relation parce qu’elle est homosexuelle pourrait-elle briser le principe de la monogamie ? Autrement dit, puisqu’il s’agit d’une relation entre deux hommes, son existence en tant qu’union stable s’articulerait-elle avec une autre relation sous la forme d’une union stable entre l’un d’eux et une femme ? AprĂšs tout, rappelons-nous que le 5 mai 2011, le STF exprimait que la relation entre personnes de mĂȘme sexe doit s’apparenter Ă une relation hĂ©tĂ©rosexuelle pour ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une union stable et produire les effets juridiques respectifs. Par consĂ©quent, le STF marquait la monogamie dans l’union stable homosexuelle. Et il l’a fait conformĂ©ment Ă ce qui est Ă©noncĂ© dans la Constitution fĂ©dĂ©rale, qui, dans son art. 226, paragraphe 3, suit le principe de la monogamie, en qualifiant une union stable entre deux personnes d’entitĂ© familiale, dans le texte constitutionnel « l’homme et la femme » et dans l’interprĂ©tation du STF « deux hommes » ou « deux femmes ». Citons les votes suivants.
Vote du Ministre rapporteur, Carlos Ayres Britto : une union entre deux personnes du mĂȘme sexe doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une union stable, sous le commandement constitutionnel et la lĂ©gislation infra-constitutionnelle sur le mĂȘme type d’union entre personnes de genres diffĂ©rents :
« Quand le droit – date arc d’opinion divergente – est extraire les arrĂȘts enchaĂźnĂ©s du systĂšme de commandement de la Constitution que nous avons verbalisĂ© auparavant, se terminait maintenant par la proposition que le isonomie entre couples hĂ©tĂ©roaffectifs et couples homoaffectifs il n’acquiert de sens que s’il dĂ©bouche sur un Ă©gal droit subjectif Ă la formation d’une famille autonome⊠Pour ce que je donne Ă l’art. 1.723 du Code civil, interprĂ©tation conforme Ă la Constitution pour exclure tout sens qui empĂȘche la reconnaissance de l’union continue, publique et durable entre personnes du mĂȘme sexe en tant qu’« entitĂ© familiale », entendue comme un synonyme parfait de « famille » . Reconnaissance qu’elle doit se faire selon les mĂȘmes rĂšgles et avec les mĂȘmes consĂ©quences d’une union hĂ©tĂ©ro-affective stable.« (nos italiques).
Vote de la ministre Carmen LĂșcia :
« Il est demandĂ© que la reconnaissance, au BrĂ©sil, de la lĂ©gitimitĂ© des unions entre personnes du mĂȘme sexe, en tant qu’entitĂ© familiale, Ă condition que les conditions requises pour l’Ă©tablissement d’une union stable entre hommes et femmes soient remplies. et que les mĂȘmes droits et devoirs des partenaires dans les unions stables s’Ă©tendent aux partenaires dans les unions de mĂȘme sexe. (nos italiques).
Vote du ministre Ricardo Lewandowski :
« ⊠une fois que l’union homoaffective est reconnue comme une entitĂ© familiale, les rĂšgles de l’institut qui en est le plus proche s’appliquent Ă elle, c’est-Ă -dire l’union hĂ©tĂ©rosexuelle stable, mais seulement dans la façon dont ils sont similairesâŠÂ » (nos italiques).
Vote du ministre Gilmar Mendes :
« … alors, Ă ce moment-lĂ , je me limite Ă reconnaĂźtre l’existence d’unions entre personnes du mĂȘme sexe… et, appuyĂ© par la thĂ©orie de la pensĂ©e possible, Ă dĂ©terminer l’application de un modĂšle de protection similaire – en l’occurrence, celui concernant l’union stable -, dans la mesure du possible, aux termes des motifs prĂ©sentĂ©s ici, sans commenter d’autres dĂ©veloppements⊠» (nos italiques)
Vote du ministre Cezar Peluso :
« … Et il doit ĂȘtre comblĂ©, selon les rĂšgles traditionnelles, en appliquant l’analogie, face, au fond, Ă la similitude – et non Ă l’Ă©galitĂ© -, de la similitude factuelle entre les deux entitĂ©s que nous considĂ©rons : l’union stable entre hommes et femmes et l’union entre personnes du mĂȘme sexe. Et cette similitude entre les deux situations est ce qui m’autorise Ă dire que le vide qui en rĂ©sulte doit ĂȘtre comblĂ© par quelques rĂšgles dans la solution de la question posĂ©e. (nos italiques).
- Le vote du Ministre Rapporteur Alexandre de Moraes
Le rapporteur, le ministre Alexandre de Moraes, a votĂ©[1] avec la prĂ©cision initiale que la production d’effets d’une union homosexuelle n’est pas en dĂ©bat, car, qu’elle soit homo ou hĂ©tĂ©rosexuelle, la relation de l’appelant serait toujours de mancebia, c’est, oui, la matiĂšre Ă analyser. En se fondant sur l’assimilation d’une union libre au mariage et, par consĂ©quent, sur l’impossibilitĂ© de reconnaĂźtre des droits parallĂšlement Ă une union libre, le ministre rapporteur a bien fait valoir que s’il Ă©tait possible de reconnaĂźtre deux unions stables, ce serait aussi ĂȘtre possible de reconnaĂźtre la validitĂ© de deux mariages, avec acceptation de la bigamie. L’union stable a Ă©tĂ© assimilĂ©e au mariage de sorte qu’il a les mĂȘmes effets que le mariage, acquĂ©rant son fardeau et ses primes, c’est-Ă -dire le devoir de fidĂ©litĂ© et la reconnaissance des droits de sĂ©curitĂ© sociale, de famille et de succession, comme l’a soulignĂ© le ministre rapporteur. Toujours dans le vote en question, il a Ă©tĂ© soulignĂ© que l’attribution d’effets de sĂ©curitĂ© sociale au concubinage entraĂźnerait l’attribution d’autres effets Ă la mancebia, tels que les droits de famille et de succession.
- Le vote du ministre Ricardo Lewandowski
Le ministre Ricardo Lewandowski a accompagnĂ© le rapporteur[2]. CitĂ© v. arrĂȘt rendu dans RE 397.762/BA, par le ministre Marco AurĂ©lio, comme paradigme de l’appel en discussion. Il a soulignĂ© l’impossibilitĂ© de supprimer des faits et des preuves dans un appel extraordinaire, de sorte qu’il serait peu orthodoxe de reconnaĂźtre qu’il y avait un mariage de fait dans la relation en question et que la relation de la veuve a Ă©tĂ© reconnue par le tribunal. A citĂ© les dispositions de l’art. 226, § 3, qui encourage la conversion d’une union stable en mariage, qui en est un embryon. Et il a notĂ© que la publicitĂ© est un Ă©lĂ©ment…
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